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Rencontre avec LLM : « La variété de notre rap est à l’image de la musique que l’on écoute. »

Les prémices de LLM se font en 2011, avec Amper et Lixfé en parallèle de l’explosion des Rap Contenders. C’est dans cette énergie que le groupe naît, à coup d’open-mic dans le Grand Est. Leurs freestyles finissent sur Youtube et le groupe est rejoint en 2014 par DJ Valak. Ils appréhendent la scène professionnelle, comme avec l’ouverture du concert de Georgio. En 2016, ils officialisent le groupe et sortent un 1er EP, “Chrysalide” et s’il synthétise les titres que le groupe joue sur scène, il pose aussi les fondations du groupe. Ils seront pendant cette période 2 années de suite candidats au Festival des Musiques Lycéennes, tremplin musical de la région de Lorraine. Le groupe s’absente pendant 2 ans, le temps de faire peau neuve, et de mûrir le projet Deadline! Rencontre avec…

Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Superbe Média qui ne vous connaîtraient pas ?

Lixfé : Nous c’est LLM, groupe originaire de Metz et maintenant basé à Paris. J’y suis depuis deux ans et demi, et Amper depuis quelques mois.

Amper : A la base on est potes d’enfance, on était voisins à Metz. On a commencé à l’époque des RC, Lixfé a commencé à écrire des textes et je l’ai suivi dans son délire pour faire kiffer les potes en soirée.

L : Ouais on est des anciens freestylers de soirée.

A : Puis après on s’est dit que ce qu’on faisait n’était pas mauvais et maintenant ça fait sept ans qu’on est là dedans.

D’où vient le nom de votre groupe et vos noms de rappeurs ?

A : LLM est l’acronyme du nom de notre ville Longeville-lès-Metz. Après pour Lixfé c’est le verlan de son prénom Félix et moi, je ne m’en souviens plus, ça date d’il y a longtemps je devais avoir 15 ans.

Ne serait-ce que dans le nom de votre groupe on peut sentir l’importance de votre ville, de votre région, est-ce que cela a une véritable influence dans votre musique ?

L : On s’est principalement inspirés d’internet, l’origine géographique n’a pas vraiment joué mais c’est vrai que ces dernières années on s’est butté au rap Belge et forcément ça s’entend mais aussi beaucoup de rap parisien, du rap du sud comme (Joke, Set&Match, Nemir). On a des influences qui viennent d’un peu partout. Après on reste fiers de notre ville d’origine.

A : Ouais on est fiers de venir d’un endroit qui n’a pas encore été mis en lumière, c’est clair qu’on le revendique un peu, en y faisant des petits clins d’œil. Par exemple dans le clip de « Chrysalide » il y a des prises qui ont  été tournées à Metz en hélicoptère et c’est pour ça que dans « Deadline » je dis « Je prends de la hauteur comme dans Chrysalide ». On essaye de mettre notre ville sur la carte parce qu’il n’y a pas vraiment de rappeur originaires de Metz.

Depuis 2014 vous collaborez avec DJ Valak, comment s’est faite votre rencontre et quel rôle a-t-il véritablement dans votre musique ?

L : DJ Valak était avec nous lorsque l’on étais en BTS, je s’avais qu’il mixait, il savait que je rappais. On avait besoin d’un DJ pour une date, on lui a proposé et ça a matché donc on a enchaîné. C’est notre DJ, il fait partie intégrante du groupe. Même s’il n’intervient pas dans les morceaux, il est avec nous sur scène, il est DJ Live.

A : Il a un rôle de directeur artistique, il a son mot à dire et puis il s’investit tout autant que nous dès qu’il y a quelque chose à faire,  un projet ou un clip à tourner. A la base c’est un DJ de boîte, du coup il n’est pas très underground dans le rap, lui il a connaissance de ce qui se fait dans la musique et quand il voit un truc pas très pro il nous le dit directement.

On a pu voir aussi que vous aviez fait les premières parties de Georgio, Guizmo ou encore Alpha Wann étaient-ce vos premières scènes ?

L : Oui c’était nos premières scènes vraiment professionnelles et encadrées. C’est vrai qu’on a eu la chance de démarrer avec la première partie de Georgio dans une grosse salle à Metz.

A : Oui, quand on s’est retrouvé à 17-18 ans à côtés de grosses têtes du rap, on s’est dit que c’était vraiment lourd. On ne pensait pas qu’en faisant des freestyles ça allait nous amener à ça.

Comment vous qualifieriez votre rap ?

A : Mon point de vue, c’est qu’il est guidé par la peur de tomber dans la routine. C’est vraiment ce que je ressens dans chaque morceau et puis c’est notre ligne directrice puisque c’est notre trait de caractère principal. On a toujours besoin d’évoluer, on a trop peur de suivre un rythme et de vite s’ennuyer.

L : On reste quand même très variés, il y a des morceaux planants, d’autres plutôt trap ou d’autres qui vont être sur des instrumentales très à l’ancienne. C’est très varié parce que c’est ce qu’on aime et ce qu’on écoute.

A : Et puis on n’arriverait pas à toujours faire le même créneau. Tu ne prends aucun risque. On aime se casser la tête, travailler sur des sonorités trap où c’est très violent et en même temps des instrumentales très chill, presque jazzy. On aime bien reproduire ce genre d’ambiance mais à notre sauce.

L : La variété de notre rap est à l’image de celle qu’on écoute.  

En 2016, vous sortiez votre premier EP « Chrysalide », pourquoi ce titre ?

L : C’est le principe du passage d’une chrysalide toute moche à un papillon tout beau. Tout comme la transition de nos freestyles en soirée à la création de véritables morceaux.

A : On aime bien sortir des mots un peu compliqués. Mais surtout quand tu sors un premier projet il te faut un nom qui marque, que les gens se disent « je ne sais pas ce que ça veut dire mais j’ai envie de savoir ce que ça signifie ».

Aujourd’hui vous revenez avec un nouveau projet « Deadline », après une coupure de deux ans, à quoi est due cette absence ?

L : C’était un moment dans nos vies où l’on évoluait, où je suis arrivé à Paris, j’ai fini mes études et j’ai commencé à travailler. C’était des phases de transition dans nos vies perso du coup on avait moins de temps pour s’investir dans la musique.

A : Moi j’étais resté solo à Metz pendant tout ce temps là, ça ne nous empêchait pas de nous voir mais on avait plein d’occupations.  Avant, comme on habitait à côté c’était super simple pour se voir et là ça devenait plus compliqué de bouger sur Paris.

Quelle-est la symbolique derrière « Deadline », date limite ?

L : Elle regroupe beaucoup de choses, c’est à la fois le titre de l’EP et celui de l’un des morceaux. Ce qu’on aimait bien c’est qu’une deadline tu peux l’avoir dans plein de situations. C’est des objectifs à atteindre et c’est ce qui nous guide au quotidien. Justement les deadlines c’est ce qui nous permet d’échapper à cette routine du quotidien.

A : Tout est programmé chez nous parce que nous avons en plus nos vies à côté à gérer. Donc forcément on a toujours des dates limites et ça résume aussi le processus du projet. Après il y a aussi un côté plus personnel, on est des gars qui sortent, surtout moi. Parce que je m’ennuie vite et j’ai vraiment besoin de voir des gens et de communiquer. Je kiffe le moment, je suis très Carpe diem. Et à force de sortir la nuit tu fais des conneries, tu es confronté à des situations que tu ne rencontres pas forcément le jour. Tout ça, c’est une partie intégrante de nos vies.

L : Je pense aussi que tout le monde peut s’y retrouver, on parle de notre génération en général.

A : Je pense que l’on est vraiment au goût du jour, ceux qui représentent le mieux les vrais mecs que tu croises dans la rue. Il y en a qui vont te donner des leçons « faut pas faire ça, faut pas faire ci » mais au final tout le monde le fait. On ne cherche pas à moraliser ou à donner des conseils, on n’est pas des éducateurs. On est juste là pour raconter nos vies, la vraie vie.

Est-ce que la dimension stylistique (le vêtement) est importante dans le développement de votre art ?

A : Ce n’est pas le premier truc que l’on va développer dans notre projet mais c’est clair que ça a son rôle. Aujourd’hui le visuel est hyper important mais ce n’est pas sur ça que l’on met l’accent, après on y réfléchit quand même. Comme avant de faire la pochette de lEP ou pour les clips, afin être accordés.

L : C’est presque primordial dans un clip ou sur une pochette de bien se saper pour faire ressortir quelque chose.

A : On s’habille comme des gens lambdas : jeans, sweat à capuche et baskets mais on essaye d’être accordés pour que ce soit correct.

Vous savez que Superbe est concentré sur la culture française, mais aussi la mode. Auriez-vous des marques françaises que vous affectionnez particulièrement à nous conseiller ?

L : Quand on peut se le permettre Kenzo, c’est le bon équilibre entre streetwear et luxe/chic et je ne connais pas d’autres marques qui arrivent à mêler les deux aussi bien. Après, pour tous les jours Lacoste se porte super bien.

A : Sinon, il y a une marque parisienne que je porte pas mal aussi c’est Tealer, qui collabore avec des rappeurs et leurs textiles sont vraiment cools, j’aime bien leurs designs. Il y a aussi Benibla, je trouve ce qu’ils font hyper stylé et enfin Wrung. Ces trois marques sont vraiment des classiques pour les rappeurs.

Le Média s’appelle Superbe, en quoi LLM #CESTSUPERBE ?

Amper et Lixfé : #CESTSUPERBE  parce ce que c’est un groupe fraternel.

L : Et aussi parce qu’il peut vraiment parler à tout le monde. On essaye de rester le plus authentique possible en se démarquant et c’est un groupe qui a démarré avec la passion et qui marche encore à ça.

Un dernier mot ?

Amper et Lixfé : Merci à Superbe et allez streamer, allez écouter nos sons.

Propos recueillis par Ines.smy / Crédit photos : Hectorsuperbe

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