Plus de 20 ans qu’il est acteur de cette culture et que sa passion l’anime comme au premier jour. DJ PONE, le dj emblématique de la culture hip-hop française connaît tout le monde, mais surtout tout le monde le connaît ! DJ accomplit, aussi à l’aise en solo qu’en live avec des rappeurs, il se confie à SUPERBE, juste après la sortie de son EP intitulé HIGHWAYS et juste avant le grand rush de l’année 2018, où il performera en tant que DJ pour les SVINKELS et NTM. RENCONTRE AVEC..
… DJ PONE ! Comment vas-tu ? Pourrais-tu te présenter aux lecteurs de SUPERBE qui ne te connaîtraient pas ?
Je suis DJ et producteur. J’évolue dans le hip-hop et aussi dans la musique électronique. J’effectue et j’ai effectué des championnats de dj’s, radios, soirées, concerts ! En quelque sort le pack complet du DJ.
On va commencer par le graffiti… Peu de gens le savent, mais tu es graffeur. Peux tu nous détailler cela ? Quel graffeur es-tu ? Qu’aimes tu intrinsèquement dans le graffiti ?
Je suis dans la branche vandale du graffiti. Plus jeune, j’ai évolué sur trains, sur métros et sur beaucoup de voies ferrées. Je n’ai jamais trop aimé les peintures dans les terrains, cela m’ennuie assez vite. J’ai notamment bossé sur la Bande Originale des vidéos de Dirty handz (1999, 2001, 2006) à l’époque dans lesquelles j’apparaissais aussi (rires). Une grande partie, et surement la plus importante de ma jeunesse, est le graffiti. Mes amis sont quasiment tous des tagueurs.
Ta carrière a commencé par la technique aux platines, avec le turntablism. Tu as tout raflé en solo et en groupe entre les DMC et les ITF a la fin des années 90 et au début des années 2000. Peux-tu nous expliquer comment est née cette dextérité aux platines ?
On va dire l’entrainement ! Mais il y a tellement plus fort que moi tu sais (rires). Je regardais des vidéos de championnats de dj’s quand j’étais très jeune et ça me rendait fou. Alors j’ai travaillé dur !
Peux-tu nous parler de DJ CRAZE ?
Le seul, l’unique, le vrai ! Le plus grand DJ de tous les temps à mon sens. Il a tout !
Tu as vécu l’évolution de tous les supports musicaux de la culture hi-hop (vinyles, cassettes audio, cds, serato, … ). Quels ont été pour toi les supports musicaux les plus hip-hop ?
J’ai porté les sacs de vinyles et aujourd’hui je suis sur serato. Cette évolution est la meilleure chose qui soit arrivée au djing a tous les niveaux. Tu peux réaliser ce que tu veux et il n’y a pas de limite. C’est juste parfait !
Quelle a été l’importance de DJ DAMAGE (JAZZ LIBERATORZ) dans ta carrière ?
C’est la personne qui a cru en moi et qui m’a donné les clefs. Mon respect et mon amour pour lui est immense… No comment.
Le groupe de rap français LA CLIQUA a eu un énorme impact dans ton approche de la musique et ton attachement à la culture hip-hop. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Pas uniquement LA CLIQUA mais il est vrai que ce disque représentait une réussite artistique avec du son, de l’image, du contenu, de l’indépendance et de la fraicheur. C’était un truc de fou pour l’époque ! One love pour mes gars de Fourchlyn zoo ! Le flow, les instrumentales et l’introduction… J’en frissonne encore ! J’écoutais LA CLIQUA toute la journée avec mon pote 2Shy quand on avait 15 piges !
Nous te considérons comme un DJ ouvert sur la musique en générale. Est-ce cette ouverture d’esprit là qui t’a fait aboutir à des projets qui ont guidé ta carrière (SKRATCH ACTION HIRO aboutit à BIRDY NAM NAM, CARIBBEAN DANDEE aboutit à NTM…). Est -ce une question de personnalité ou de curiosité artistique ?
Je vais vers les gens avec qui je me sens bien et si je ne me sens plus a ma place, alors je pars. C’est très simple. Je me fiche du succès et de l’oseille. Mes choix viennent du coeur. Je sais que ça fait un peu lourd de dire ça, mais c’est pourtant vrai ! J’ai appris tellement de choses au cours de ces années et au fil de toutes ces rencontres. J’ai des anecdotes de fous !
Le live semble être d’une importance cruciale pour toi. Pourquoi ? Quels sont tes meilleurs souvenirs de lives ?
J’en ai tellement… Je suis chanceux. J’en ai avec tout les groupes avec qui j’ai bossé. Mon plus beau souvenir n’a pas été pas quand j’étais sur scène mais quand DJ MIX MASTER MIKE (BEASTIE BOYS) m’a fait une dédicace au Bataclan en plein live des BEASTIE BOYS ! Là, c’était magique (rires). Tout le monde a halluciné et moi le premier ! Oui, la scène est mon endroit favori. Après les trappes de métros, j’aime bien aussi, comme la 5 avec JOUER par exemple (rires) !
Aujourd’hui n’importe quelle personne avec une clé USB peut s’improviser DJ en soirée. As tu un problème avec ça ?Absolument pas ! Parfois j’ai du jouer sur clé USB et c’était un grand plaisir ! J’aime mixer, alors si le support change, je m’adapte ! Personnellement, j’ai une préférence mais je ne suis pas fermé. J’ai vu des DJs exceptionnels performés avec une clé USB !Depuis 20 ans, tu as côtoyé, collaboré et travaillé avec une très grosse partie de la culture musicale hip-hop française (TRIPTIK, LES RIEURS, TTC, SRED CONNEXION, SWINKELS, ORELSAN, CASSEURS FLOWTERS, CARIBBEAN DANDEE, NTM…). T’en rends-tu compte ?Oui, j’ai de la barbe blanche tu sais (rires) ! Oui et non… C’était hier et pourtant. Je réalise parfois et je suis heureux. J’accompagne, je vie, je côtoie, je travaille avec tous ces personnes, dans le bien et parfois dans le mal, mais putain qu’est ce qu’on s’est marré (rires) ! Et c’est pas fini, si tu savais !Tu as passé plus de 12 ans (2002/2014) avec BIRDY NAM NAM. Est-ce que votre séparation a changé beaucoup de choses dans ta vie et dans ton approche des projets musicaux en groupe ?Bien sûr, mais c’est surtout la plus grosse partie de ma carrière. Les plus grosses scènes et des moments de dingue ! Mais la vie est ainsi et je suis heureux de mon choix. Je suis parti et c’était une bonne chose pour moi. One love !
L’identité musicale de DJ PONE est-elle encore inconnue ? N’est-ce pas ton prochain défi ?
C’est mon avantage et mon défaut. Oui c’est mon prochain défi ! J’ai d’ailleurs une idée précise pour cela pour mon prochain album.
En 2018, tu seras en tournée en solo avec tes projets personnels, mais également pour deux groupes mythiques du rap français, qui sont NTM et SVINKELS . Qu’est ce que cela représente pour toi ? Est-ce l’aboutissement de tes rêves de gosses hip-hop ?
Etre le DJ de NTM, était mon rêve de gosse quand j’avais 12 ans ! C’est un grand moment, pour moi. Et puis retrouver la scène avec les SVINKELS qui ont été après BIRDY NAM NAM, le groupe de ma vie est un rêve aussi ! Mon live va encore tourner en 2018 également, c’est une année de rêve pour moi !
Parle-nous de ton style vestimentaire ! Qu’aimes tu porter ? Tes marques françaises de prédilection ?
J’aime les choses très simple ! ISAKIN à Paris, c’est dans cette boutique que je trouve les plus belles choses. Il font parti des marques que je kiffe. HOMECORE également, est revenu très fort !
Et en terme de sneakers ?
adidas Samba for ever !
En quoi DJ PONE #CESTSUPERBE ?
Il était mince, il était beau, il sentait bon le sable chaud.
Derniers mots ? Un message ?
This is the end, my only friend, the end, of our elaborate plans the end, of everything that stands the end.
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Propos recueillis par @Hector Sudry Le Dû.
Crédit photos : @Joanà Calas.
Crédit vidéo : @Hendy Harsanto.
DJ PONE #CESTSUPERBE